Cette série voit le jour grâce à une commande pour une exposition collective sur le thème de la jeunesse… J’ai très rapidement su que j’avais envie d’aborder l’adolescence. J’ai eu envie de rencontré Mia, la fille de la commissaire d’exposition, une adolescente du Lycée à la personnalité très tranchée, une touche à tout intense et géniale. Je voulais prendre la température auprès d’elle.

Au fur et à mesure de notre discussion, elle était avec Grécia une de ses amies de classe, j’ai parlé de moi pour me présenter, de mes goûts et surtout de mon travail. Et là tout a été comme une évidence, on a tout de suite abordé des sujets comme le genre et la sexualité, et ces deux ados en face de moi avec les yeux brillants, séduites par ces thèmes, m’ont de suite emmenées dans leur monde. Entre K-pop et LGBT entre autres, voilà qu’on savait déjà, avec peu de mots ce qu’on allait faire, il fallait juste réunir leurs amis et que je trouve un lieu. 

On avait pourtant une contrainte, celle de notre pays, le Maroc, pays musulman, mais je pense que de la respecter a donné à notre travail une approche suggestive et subtile qui je l’espère est intéressante. En tout cas moi ça m’a pris au ventre.

On était moins que prévu le jour du shooting, une certaine intimité, une complicité existante déjà au sein de ce groupe de jeunes gens, la séance s’est déroulée dans une douceur enivrante. Ils sont venus avec leur personnalité, leurs vêtements et leur statement. Ils m’ont donné ce qu’ils voulaient montrer. Et moi j’ai shooté.

Sweet surrender est le nom de cette série.

J’ai choisi ce titre en hommage à Tim Buckley.